
Nom du blog :
henripohler
Description du blog :
Ce blog porte un regard personnel sur, entre autres, les avancées technologiques et leur utilisation
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
01.06.2010
Dernière mise à jour :
20.06.2012
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Positionné comme un des principaux concurrents libres du système d'exploitation Windows, le système linux Ubuntu va sortir en avril prochain sa nouvelle version « Lucid Lynx ».
On apprend à cette occasion que les discussions vont bon train sur la « simplification » de l'offre en logiciels qui accompagnait jusqu'à présent cette excellente distribution. Trop lourds, trop compliqués, dit-on, pour le vulgus pecum, c'est à dire le monsieur tout le monde, forcément un peu limité, certains logiciels phares du monde du libre pourraient se voir délaissés au profit de logiciels que je qualifierais de C&S (Click and Smile): fonctionnalités limités pour une utilisation simplifiée.
Ainsi, GIMP, navire amiral de la retouche photo Open Source, concurrent direct d' Adobe Photoshop, présent sur Ubuntu depuis sa première version en 2004, se verrait évincé par F-spot, un gestionnaire de photos qui permettra de déployer sa créativité en faisant disparaître les yeux rouges et en classant vos photos dans de petites valises datées. Que demander de plus ?
Plus grave, il semblerait qu'Open Office se voie menacé de disparition sur la version netbook au profit de ... Google docs!
Ne vous inquiétez pas, je vais mettre les sous-titres: en clair, il s'agit de passer à la philosophie du « No office at all » (pas de bureautique du tout) et de vous aiguiller vers une suite bureautique en ligne, hébergée par Google. Ce qui vous obligerait :
à ouvrir un compte Google
à vous contenter d'une bureautique simplifiée à l'extrême
à ne pouvoir taper ou ouvrir un texte que si vous êtes connecté à internet.
Par ailleurs, connaissez-vous l’article 11 des CGU (Conditions Générales d' Utilisation) de Google ? Non? Grosse lacune...
Il dit que « tout contenu transitant par ses serveurs pourra être « reproduit, adapté, modifié, traduit, publié, représenté, affiché et distribué » par Google, selon son bon vouloir.
Un bon moyen de voir par exemple son roman, peaufiné depuis des mois, être le plus légalement du monde publié avant l'heure et en anglais sur le net, affublée d'une happy end standard !
Des voix se sont élevés du côté des partisans du libre pour dénoncer ce glissement, sous prétexte de « simplification », vers des solutions qui dépossèdent les utilisateurs de leurs libertés et de leur domaine privé. Ces protestations semblent d'ailleurs avoir de l'effet, puisqu'au dernières nouvelles, un traitement de texte, Abiword et un tableur, Gnumeric, devraient être intégrés au système.
Ces atermoiements d' Ubuntu illustrent bien l'incertitude qui règne dans le monde du libre face aux choix technologiques futurs: Cloud Computing (voir la chronique du 4 octobre à ce sujet), avec ses risques de dépendances vis à vis de firmes comme Google, ou maîtrise de son parc logiciel et de sa vie privée, avec l'effort de formation et la pugnacité qu'elle réclame ?
En tout état de cause, même si l'informatique via internet devait l'emporter, il est essentiel que les logiciels Open Source soient en première ligne, ne serait-ce que pour éviter que chaque citoyen ne soit évalué, soupesé, disséqué en ligne, que ses tendances et centres d'intérêts, informations très lucratives, ne soient vendues à l'encan.
Des projets comme EyeOS y travaillent, et il faut ici leur rendre hommage.
Mais la réflexion doit se poursuivre, le poids de l'éthique sur le commercial doit se renforcer. Pour cela, la coordination de tous les partisans d'une informatique libre est nécessaire, afin de mener ensemble la réflexion et de proposer des alternatives susceptibles d'être suivies par les pouvoirs publics.
Dans ce cadre, la création du Conseil National du Logiciel Libre, regroupant 10 associations d'entreprises du Logiciel Libre, représentant 200 entreprises, et destinée à faire entendre les demandes de ses membres auprès des pouvoirs publics, est une excellente nouvelle.