Nom du blog :
henripohler
Description du blog :
Ce blog porte un regard personnel sur, entre autres, les avancées technologiques et leur utilisation
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
01.06.2010
Dernière mise à jour :
20.06.2012
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Mesdames, si vous recevez soudainement de nombreux coups de fil à caractère obscène, et de plus de personnes différentes, ou des e-mails de sites de rencontre vous proposant les coordonnées d'un quelconque Apollon à deux rues de chez vous, posez-vous immédiatement les deux questions essentielles suivantes :
Suis-je connectée à internet par wi-fi ? Mon voisin m'en veut-il toujours pour une vieille histoire que j'avais complètement oubliée?
Si la réponse à ces deux questions est oui, vous avez de fortes chances d'avoir résolu l'énigme.
Votre voisin peut avoir piraté votre connexion wi-fi , et, utilisant de ce fait votre adresse IP, vous a inscrit sur des sites peu recommandables où il a laissé en votre nom les messages les plus brûlants. Ne souriez pas trop vite : c'est ce qui est arrivé à une chef d'entreprise de la région de Niort, dont un salarié voulait se venger, sans attendre les résultats du tribunal des Prud'hommes.
La police, ayant demandé, comme elle en a le droit, l'adresse IP de celui qui s'était inscrit sur les sites de rencontre, a remonté la piste jusqu'à un internaute... qui n'y était pour rien. C'était son voisin, qui, en utilisant son wi-fi, avait fait le coup !
Et voilà la police avec un gros problème sur les bras dès qu'il s'agit du net, car comment se baser sur l'adresse IP pour retrouver un quelconque malfaiteur, si tout un chacun peut usurper l'identité numérique de quelqu'un d'autre?
Le tribunal de Guingamp (Côtes d'Armor), ne s'y est pas trompé, qui a relaxé un prévenu dans une affaire de diffamation, entérinant le fait que l'adresse IP ne pouvait pas constituer la seule preuve de culpabilité dans ce genre de litige.
D'autant plus que la fameuse loi Hadopi a déclenché une véritable guerre sur la toile, les partisans du droit au respect de la vie privée (et les hackers de tout poil) étant bien décidés à ne pas laisser une cyber-surveillance digne du « 1984 » d'Orwell se mettre insidieusement en place.
Après les réseaux cryptés, on vient de voir apparaître un petit programme, poétiquement dénommé « Seedfuck », qui a pour effet, quand vous vous connectez au net pour télécharger un fichier sur un réseau de partage, de générer un flot d'adresses IP bidons, qui vient noyer la vôtre.
Résultat : une adresse IP réelle peut être, à un moment donné, générée par hasard et être enregistrée par la police comme celle d'un « dangereux » téléchargeur. Ce qui retire toute crédibilité à l'utilisation de ce moyen pour identifier quelqu'un sur Internet. A moins d' y consacrer des budgets colossaux. Et même si on vient à bout des enquêtes de terrain devenues indispensables, pourra-t-on alors poursuivre les petits malins pour usurpation d'identité ?
Rien n'est moins sûr. Car selon l’article 434-23 du Code pénal, si “le fait de prendre le nom d’un tiers » dans ce contexte, est bel et bien puni, rien dans le droit français n'assimile une adresse IP à un nom. Acharné, le gouvernement a annoncé qu’il exigera des utilisateurs qu’ils sécurisent leur connexion internet par le biais d’un logiciel filtrant. Gageons que cette initiative risque de hérisser le poil de bon nombre de citoyens, dont votre serviteur, qui n'ont aucune envie d'avoir en permanence l'impression qu'un fonctionnaire du gouvernement les fixe dans les yeux au moindre clic de souris!
Comme il l'a été écrit de nombreuses fois dans cette rubrique, la solution passe d'abord par la désescalade : la volonté de tout contrôler ne fait qu'attiser l'ingéniosité des hackers et des défenseurs de la liberté, et cette guerre là peut faire à terme beaucoup de dégâts. Il serait plus avisé de relâcher la pression sur le téléchargement, pour éviter que les véritables criminels ne profitent des retombées de cette guerre en matière d'anonymat. En ce sens, je ne peux que saluer l'initiative de Michel Zumkeller, député UMP, qui a déposé une proposition de loi visant à restaurer la licence globale : 5 euros par mois, pour des téléchargements légaux. Avec, en prime, une paix des braves, et l'utilisation de la police contre des cibles réellement dangereuses, mafias, pédophiles et autres. Et, peut-être, rêvons un peu, l'occasion donnée à quelques « pirates » d'exercer leurs talents d'une façon qui ne pourra être qu' unanimement saluée...