Libres: partage global des connaissances.

La crise internationale qui frappe nos sociétés est une occasion de remettre à plat notre mode de fonctionnement et de consommation. Les urgences environnementales et sanitaires, entre autres, appellent des réponses rapides, innovantes, et efficaces.
Or notre économie se trouve corsetée dans un système qui, plaçant le bénéfice financier au dessus de tout, étouffe l'initiative, le partage des connaissances, la libre coopération, et surtout la mise à disposition pour tous et toutes, sur l'ensemble de la planète, des fruits des progrès scientifiques.
Il suffit de voir comment les traitements pour telle ou telle maladie sont distribués, suivant le pays où cela se passe.
Dans le domaine informatique, cela a donné, et donne encore, pour certains poids lourds de ce secteur, des comportements hégémoniques, des licences imposées lors de l'achat d'ordinateurs, des verrous numériques sur vos propres fichiers, et même des obstacles voulus à l'interopérabilité, c'est à dire à la capacité de systèmes informatiques différents à travailler ensemble.
Dans l'optique de la défense du bien commun, ces comportements sont une aberration, un épouvantable gâchis.
Vouloir garder pour soi les bénéfices d'une découverte, induit d' empêcher les autres d'accéder aux connaissances nécessaires pour la maîtriser à leur tour et nous a conduit dans le mur.
Nos sociétés ont besoin aujourd'hui d'encourager l'esprit de coopération volontaire de ses citoyens, de faire émerger de nouvelles idées, de nouveaux comportements, plus soucieux d'éthique et de partage.
La philosophie et le modèle de développement des logiciels libres a été une première réponse spontanée à la mise sous tutelle de la liberté individuelle dans le domaine informatique. Ce mouvement a, en un temps record tenu toutes ses promesses : des logiciels fiables, performants, accessibles à tous, partout dans le monde, une réponse toujours plus fine aux attentes des utilisateurs, et même … un modèle économique viable !
La seule chose qu'il faut souhaiter, c'est que ce souci de coopération, d'entraide, fasse tache d'huile.

Or, cette philosophie semble faire des émules*, dans au moins un domaine, plutôt inattendu, celui du génie génétique. Des communautés se mettent en place pour échanger, diffuser les connaissances, déposer des brevets garantissant l'accès à l'information pour tous, et …  promouvoir une certaine éthique. Une multiplication des innovations découlera fatalement, comme dans le domaine informatique, de ce mouvement nouveau.
Même si la question du suivi, par la collectivité et les pouvoirs publics, reste à traiter, on ne peut que se réjouir de voir les citoyens contourner les verrous de l'égoïsme, pour reprendre la main sur leur avenir.

*Voir: http://apperisphere.com/le-genie-genetique-s-inspire-du-logiciel-libre.html